mercredi 2 mai 2007

La splendeur d'Antonia

Un roman de Jean-Pierre Milovanoff.
Paru en 1996.
Lu en avril 2007 pour mon challenge ABC.

L'histoire:

" A dire vrai, pour décrire l'amour d'Antonia, il faudrait des mots qui n'auraient jamais été prononcés, une langue de coquelicot et de brise avec des silences soudain, des arrêts sur une lumière, les nuages qui filent là-bas par-dessus le Temple de Diane dans le ciel de ce mois de juin oublié, luisant comme une coquille hors de l'eau. Oui, d'abord les nuages, le vent, le ciel, le soleil, puis les cheveux rouges que l'on sait, puis le bruit des pas d'Antonia qui traverse la place aux Herbes, emportée par ses sensations. J'imagine que c'est le début de l'après-midi, l'heure chaude, pas encore le bon du jour. Pour courir à son rendez-vous, elle a mis une longue robe d'été avec un chapeau de taffetas vert ajusté sur son chignon. Où va-t-elle de ce pas vif ? " (Jean-Pierre Milovanoff)

Mon avis:
Antonia est l'arrière-grand-mère du narrateur. Sa fille, donc la grand-mère du narrateur, Pauline a quelques cent dix ans lors de la rédaction du livre. C'est elle qui raconte soir après soir à son petit-fils, l'histoire de sa mère Antonia d'après ces quelques souvenirs d'enfance. Son petit-fils en fait un roman plein de tendresse et d'amour.
Antonia a été une très belle jeune femme rousse. L'histoire retrace celle de ces amours entre biographie et fiction. L'auteur ne sait presque rien de cette arrière-grand-mère et pourtant il arrive à écrire sa courte mais tumultueuse exitence avec tendresse et humour . On découvre Nîmes au tournant du XXème siècle, un milieu bourgeois et austère de cette fin de XIXème siècle et la belle et passionnée Antonia.
Le narrateur est omniprésent tout au long de sa reconstruction de la vie d'Antonia et j'ai trouvé cela très plaisant. L'écriture est fluide, les touches d'humour nombreuses - j'ai notamment adoré sa définition du "bon à rien".
Un beau livre à lire au coin du feu en hiver ou dans un parc au soleil au printemps...

Ma note:
8,5/10.

A noter:
La splendeur d'Antonia a reçu le prix France Culture en 1997.

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