jeudi 18 septembre 2008

Le maître a de plus en plus d'humour

Un roman de Mo Yan.
Paru en 2005 aux éditions du Seuil collection Points.
Lu en août 2008.


A moins d'un mois de sa retraite, Ding Sihikou est licencié. L'usine fait faillite. Tout son monde s'effondre. Il traîne pendant des jours sans savoir ce qu'il va pouvoir faire du reste de sa vie. Il faut bien qu'il nourrisse sa femme...
Mais un jour, au cours d'une promenade au bord du lac, c'est la révélation. Il trouve un vieux bus abandonné au milieu de la forêt et décide de le restaurer pour en faire son gagne pain. Un gagne pain bien particulier en fait et à la limite du légal mais quoi qu'il en soit maître Ding retrouve le sourire...

Comment se remettre d'une déception littéraire? Demander conseil à Arnaud... Il me fallait quelque chose de totalement différent. Et la littérature asiatique, voilà bien longtemps que je ne m'y était plus plongée. C'est donc avec plaisir et sans aucune attente que j'ai ouvert ce livre.
Il s'agit d'un court roman bien sympathique, sans prétention, à l'humour un brin décalé... Une satire du régime chinois et de la société chinoise contemporaine.
Un petit roman à lire un jour de vague à l'âme...




L'avis de Bmr & Mam et de Soïwatter.

Yan Mo, Le maître a de plus en plus d'humour, Points Seuil, 2005, 108 pages.

Mes abandons de lectures

Plusieurs d'entre vous ont déja créé leur rubrique "abandon de lecture". Alors comme je viens d'abandonner un livre et que c'est le deuxième en deux mois, je me décide à créer moi aussi ma rubrique.

Je noterais dans la rubrique qui suit tous les livres que j'abandonne pour une raison ou pour une autre. Je vous expliquerai la raison de mon arrêt de lecture. Je me réserve le droit de relire les livres qui y seront noté et si je parviens alors au bout, de les mettre comme il se doit à leur place dans ma bibliothèque et de les supprimer de cette rubrique...

Abandon de lecture:

Avril 2007:
  • Geisha d'Arthur Golden:
Un livre dont j'ai apprécié le début mais qui m'a semblé un peu long à démarrer. J'ai abandonné la lecture au niveau de la centième page alors que le livre trainait déja depuis plus d'une semaine sur ma table de nuit sans que l'envie me prenne de m'y replonger. Peut être n'était-ce pas le bon moment. Je me promets d'y revenir puisqu'il fait parti de mon challenge ABC 2007...
N'en restez pas à cet avis: Gambadou et La Conteuse ont beaucoup appréciées.

Mai 2007:
  • Le brocart de Teru Miyamoto:
Je suis passionnée de littérature asiatique ces derniers temps. J'aime beaucoup la manière épurée dont ils écrivent, la façon qu'ils ont de trouver le mot juste pour décrire un sentiment sans jamais tomber dans le sentimentalisme... J'ai été déçue avec ce roman épistolaire dont je n'ai pas dépassé la page 60. Des informations qui arrivent de tous les côtés, des retours en arrière et en avant dans une même lettre, des anecdotes sans intérêts (me semble-t-il), une écriture relativement dense et lourde... J'ai eu du mal à savoir de quoi voulait parler l'auteur au final. J'ai donc rendu le livre à la bibliothèque avant de l'avoir terminé... et pourtant j'avais envie d'y croire. Peut être un jour...
  • Le pendule de Foucault d'Umberto Eco:
Ce livre fait parti de mon challenge et j'ai bien l'intention d'arriver au bout. Malheureusement pour cause de panne de lecture et vue la difficulté de lecture de ce livre, je le mets de côté pour quelques temps. Mais j'y reviendrai bien vite parce que j'adore Umberto Eco...
N'en restez pas sur mon avis, bibliotheca à beaucoup aimé.

Août 2007:
  • Les merveilleuses aventures du tailleur Fokine de Vsevolod Ivanov
J'ai emprunté ce livre à la bibliothèque sans connaître ni le livre, ni l'auteur. La couverture semblait sympathique, le titre m'a attiré et le résumé m'a convaincu. Malheureusment je n'ai pas réussi à entrer dans l'histoire. Je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage principal le tailleur Fokine qui m'a semblé vraiment antipathique. Pour l'histoire en elle-même, je m'attendais à autre chose après avoir lu le résumé... Les références à une littérature russe de l'époque que je ne connais pas n'a pas aidé. Je referme donc ce livre à la page 50. Un jour peut être...
N'en restez pas ur mon avis, Chimère a bien aimé.
  • Légers manquements de Elke Schmitter
Ce livre faisait partie de mon challenge ABC, mais j'avoue, je m'ennuie profondément en le lisant. Le destin de ses quatre femmes est des plus ennuyeux. L'une lesbienne rencontre un homme dont elle tombe amoureuse et enceinte en même temps, l'autre est mariée et a eu un enfant, enfant qui est encore le seul lien qui existe entre elle et son mari... Bref, rien de bien original à l'horizon. Ces femmes se plaignent de leurs vies respectives tout en jalousant les autres. Je suis arrivée à la moitié du livre, mais je n'ai plus le courage d'aller plus loin... Je referme donc ce livre avec une immense sensation d'inachevée...
N'en restez pas sur mon avis, Camille a aussi été destabilisée mais à bien apprécié au final.
  • V.O. d'Eva Almassy
Le mois d'août sera décidement un mois d'abandons de lecture. Peut être n'ai-je pas choisi les bons livres. En tout cas, je n'ai pas réussi à entrer dans ce roman, trop compliqué pour moi, à moins que ce ne soit pas le bon moment. Il s'agit d'un roman composé de très courts chapitres agrémentés de quelques phrases de dialogue à chaque fin de chapitre. Je n'ai pas vraiment compris la construction du texte. Quant à l'histoire elle m'a semblé bien décousue mais je ne suis pas allé très loin dans ma lecture... Encore une déception donc.

Août 2008:
  • Le cercle du phénix de Carolyn Grey
Voilà pile un an que je n'avais plus laissé un livre de côté, où alors après à peine quelques pages parce que ce n'était pas le moment pour moi de le lire. Après un aussi splendide roman historique que La fille du pasteur Cullen, je n'aurai pas dû tenter de rester dans les romans historiques. J'aurai dû m'orienter d'office vers autre chose. Mais j'avais envie de découvrir ce roman. En plus, les deux romans se passe en Angleterre et au milieu du XIXème siècle... Et le style est si différent. Trop de déja vu, d'archétype, mais apparement il faut dépasser le cap des 150 pages pour que ça évolue... Je n'ai pas réussi à m'y faire... Mais je m'y replongerai peut être dans quelques mois.
N'en restez pas sur cet avis: Emeraude a aimé même si a priori le sujet ne l'intéressait pas et Yueyin a beaucoup aimé.

mardi 9 septembre 2008

La fille du pasteur Cullen

Un roman de Sonia Marmen
Publié en mars 2007 aux éditions France Loisirs.
Lu en août 2008.




Début du XIXème siècle. Dana est la fille du pasteur du petit bourg écossais de Kirkcaldy. C'est la petite protégée de la famille, la fille sage aux yeux vairons à qui une maladie infantile a laissé un pied bot. A l'âge de seize ans, c'est le drame. Son frère Jonat qui l'avait veillé et soigné jour et nuit durant sa maladie, quitte la maison suite à une dispute avec son père et est retrouvé mort quelques jours plus tard dans la capitale anglaise. Pour sa jeune soeur, la blessure ne se refermera jamais.
Inquiète pour son avenir, sa mère l'envoie chez sa tante à Edimbourg qui a deux jeunes garçons en âge de se marier. Progressivement, elle tisse des liens avec Timmy, bien qu'elle ne comprenne pas toujours leur relation. Puis elle fait la connaissance du chirugien Francis Seton...

Que dire de ce splendide roman de plus de 900 pages! Une merveille! Malgré son nombre de pages, jamais on ne s'ennuie, jamais le rythme ne s'essouffle. Tout est réuni pour en faire un roman inoubliable: une magnifique histoire d'amour, une Edimbourg enbrumée au début du XIXème siècle, des d'inquiétantes promenades nocturnes dans les cimetières, le milieu de la chirurgie dans un siècle qui ne l'accepte pas encore, la passion des livres... Ce roman est tout à la fois une fresque historique de l'Ecosse au début du XIXème siècle, un roman policier, une romance, le portrait d'une famille déchirée par la confrontation entre la religion et la libre pensée, l'histoire des difficiles débuts de la chirurgie.
J'ai particulièrement apprécié les descriptions des difficultés des chirurgiens dans ce siècle où ils ne sont pas encore vraiment reconnus. La bataille qu'ils ont mené contre les préjugés et l'Eglise pour avoir le droit de pratiquer des autopsies afin de découvrir comment sauver des vies.
J'ai adoré le personnage de Dana. Cette jeune fille sage et prude qui grandit et devient une femme. Son ouverture d'esprit alors qu'elle a été élevée dans le plus strict respect des règles religieuses qu'imposait son père à la famille. Cette jeune femme qui croit ne pas pouvoir plaire avec son pied bot et ses yeux vairons et qui pourtant fait tourner les têtes. C'est en quelque sorte tout son parcours initiatique à travers les affres de l'amour que l'on suit.
J'ai absolument adoré l'écriture de Sonia Marmen. Une écriture juste et délicate qui sait se faire violente ou sensuelle lorsqu'il le faut. Un niveau de langue qui colle absolument au contexte historique - ce que je ne rertouve pas très souvent et qui a souvent tendance à m'énerver. Une atmosphère historique très bien décrite et très bien documentée.
Un pur chef d'oeuvre, un énorme coup de coeur. Des semaines après sa lecture, je n'arrive toujours pas à faire sortir de ma tête les images qu'il y a insinué...

C'est Allie qui m'a donné envie de lire ce roman, il y a bien longtemps. Alors lorsque par hasard, je l'ai vu dans mon catalogue France Loisirs, je n'ai pas su résister.




Les avis d'Allie (qui a su me convaincre), Karine (un peu moins enthousiaste) et de Lucy.

Marmen Sonia, La fille du pasteur Cullen, éditions France Loisirs, 2007, 911 pages.

mardi 2 septembre 2008

Des chrétiens et des Maures

Un roman de Daniel Pennac.
Paru en 1999 aux éditions Gallimard Folio.
Lu il y a quelques années et relu en août 2008.


Un matin, le Petit entre dans la chambre de Benjamin Malaussène et demande à voir son père. Oui, mais le père du Petit on ne sait pas où le trouver. Quant à la mère de toute la tribu, elle brille par son absence sauf lorsqu'elle est enceinte. Et justement, pour le Petit, tout a commencé par une fausse couche et un accident d'ambulance...

Je me rends compte que je n'ai encore jamais parlé de la série de Daniel Pennac tournant autour des Malaussène sur mon blog. Quelle erreur! Car il va sans dire que ce sont de très beaux souvenirs pour moi... Entrer dans la vie des Malaussène, c'est vraiment quelque chose!
J'avais depuis un long moment envie de me replonger dans ces histoires et c'est entre deux pavés que j'ai glissé ce petit opus. Dans cette histoire, il est donc question de la naissance du Petit, mais aussi de la mère de la tribu qui dans les autres opus brille par son absence. Il y est aussi question de littérature - enfin surtout de Bartleby -, d'une oreille arrachée, de mafia locale, d'un chirurgien briseur de coeur, de ténia, de la mort imminente du personnage au centre de l'histoire, ... bref pas le temps de s'ennuyer!
C'est drôle, c'est frais, c'est rapide à lire et on en redemande! Le seul bémol pourrait être le peu de pages de cet opus contrairement aux précédents... Mais j'adore...
A lire et à relire comme toute la série des Malaussène...




Dans la série des Malaussène, on a Au bonheur des ogres (1985), La fée carabine (1987), La petite marchande de prose (1989), Monsieur Malaussène (1997), Monsieur Malaussène au théâtre (1998), Des chrétiens et des maures (1999) et Aux fruits de la passion (2000).

L'avis de Louis de la citadelle des livres et de ma biblionet à moi.
Un portrait de Daniel Pennac paru dans Lire en 1999: ici.

Pennac Daniel, Des chrétiens et des maures, Folio, 1999, 96 pages.