jeudi 26 avril 2007

Effroyables jardins

Un livre de Michel Quint.
Paru en 2000.
Lu en avril 2007 pour le challenge ABC: lettre Q.


L'histoire:

A chaque fête, chaque Noël, chaque anniversaire, il fait le clown. Il revêt son costume grotesque, son nez rouge et devient " le plus triste des clowns tristes ". Ce père fait honte à son fils. Jusqu'au récit de l'oncle Gaston : un dimanche, après une sortie au cinéma, ce dernier lui raconte tout. L'histoire sublime et banale d'un résistant et d'un soldat allemand. Celle qui fait du père un héros

Mon avis:
J'ai beaucoup de mal à savoir ce que j'ai vraiment ressentit en lisant ce livre.
Une histoire magnifique en elle-même: un petit garçon qui a honte de son père qui ne cesse de faire le clown devant ses élèves et l'abandonne à la première occasion, lui et sa mère, pour aller faire rire d'autres enfants, l'histoire étonnante et particulièrement émouvante de ce père qu'il ne comprend pas mais que son oncle va lui apprendre à connaître à travers le récit d'une période de sa vie durant la seconde guerre mondiale qu'ils ont vécu ensemble.
L'auteur sait nous faire transparaître la honte et la tristesse de ce petit garçon face à son père-clown, il décrit avec une cruelle réalité le trou boueux qui a failli voir mourir son père et son oncle, la fin du récit est tout simplement magnifique. Un très bel hommage à son père, son oncle, son grand-père (qui a vécu la première guerre mondiale dans les tranchées)...
Et pourtant, j'avoue, j'ai eu beaucoup de mal à lire ce tout petit livre. J'ai du le poser, attendre un peu, m'y remettre et le reposer. Je n'ai cessé de le lire 2-3 pages par 2-3 pages. L'histoire en elle est magnifique mais la façon dont elle est retracé par l'auteur: le récit d'un veil homme du nord qui parle un patois incompréhensible pour moi, m'a beaucoup gêné. Je suis tout à fait consciente que ce personnage est central et que le récit n'aurait pas été ce qu'il est s'il n'avait pas utilisé ce language parlé mais je n'ai pas réussi à m'y faire. Et ca en à gâcher une grande partie de ma lecture.
Un extrait pour vous expliquer de quoi je parle:
"Henri et Emile, ils comprenaient pas c't'encrinquage de terreur. Ils nous saoulaient de pourquoi et de ah mais... Si le transfo c'est vous, dites-le, puisque de toutes façons, vous allez crever , alors autant que votre mort serve à nous sauver..."
Une déception donc pour la forme...

Ma note:
J'ai beaucoup de mal à me décider mais je mettrais 4/10: l'histoire en vaudrait au moins huit sur dix mais l'écriture m'a vraiment gênée.

A noter:
Ne restez pas sur ma critique, d'autres ont adoré. Allez jettez un oeil sur les critiques beaucoup plus positives de Papillon, de Caroline, du Biblioblog, de Majanissa, de Lhisbei, de Lily et de Patch.

7 commentaires:

BelleSahi a dit…

Tu es dure là ! 4/10 ! Le texte est compréhensible je trouve.Je suis allée le chercher dans ma bibliothèque pour relire des passages tellement ce que tu dis m'a surprise.
J'ai beaucoup aimé ce livre. Il a une suite "Aimer à peine"

Katell a dit…

Je suis du même avis que Bellesahi: un peu dure leeloo sur la note. Mais c'est ton ressenti et ton émotion propre. Je me rappelle l'avoir lu entre Guingamp et Paris (TGV!) et être embarquée sans problème dans le texte. Je ne me souviens pas d'avoir été freinée par la langue ou l'écriture...peut-être parce que j'ai vécu plusieurs années dans le Nord?

Loutarwen a dit…

Bellesahi, Katell: Vous avez peut être raison ,4/10 c'est mécha,t mais franchement personnellement j'ai vraiment eu du mal a entrer dans l'histoire avec cet espèce de patois... Et pourtant , je suis alsacienne, alors les patois j'ai l'habitude. Mais peut êrtre que j'ai plus de mal avec les patois français qu'vec les patois germaniques? ;-)... Non mais soyons sérieux, j'ai beaucoup de mal avec les passages version langage parler dans les livres, je n'arrive pas à me dire que c'est de la littérature... Peut être un peu trop formatée par khâgne et hypokhâgne???

Anonyme a dit…

L'extrait me fait un peu penser à Céline, en attente dans ma bibliothèque (et qui a le don de m'étonner à chaque fois que je parcours ses pages). Ce livre de Quint figure dans mon challenge ABC... on verra bien :o)

Loutarwen a dit…

Lou: C'est exactement ce que je me suis dit en lisant ce petit livre: il me fait penser a du Céline. Malheureusement pour moi, je n'ai jamais réussi m'a accrocher et à lire Voyage au bout de la nuit, j'ai toujours abandonné rapidement après le début. C'est aussi ce type de langage qui me gênait...

Anonyme a dit…

Ton article me laisse perplexe, j'irai voir quand même à la biblio, car le language parlé ne me gêne pas, je l'ai testé avec "L'attrape-coeur" de J.D Stalinger donc à voir... ;-)

Praline a dit…

Rôh... Céline c'est quand même vachement mieux ! Mais je partage cet avis sur Quint, c'est assez décevant coté style.. mais j'ai été formatée aussi !